Le retour de la physiognomonie par le prisme de l’IA?

Deux scientifiques de l’Université Jiao Tong de Shanghaï affirment avoir développé un algorithme capable de déterminer, par l’analyse de certains traits du visage, si une personne a un passé de criminel. Ils fondent leur étude sur l’analyse par une intelligence artificielle d’environ 2 000 visages de personnes dont la moitié ont commis des crimes. Selon eux, certains traits caractéristiques seraient déterminants:

The curvature of upper lip which is on average 23 percent larger for criminals than for noncriminals; the distance between two inner corners of the eyes, which is 6 percent shorter; and the angle between two lines drawn from the tip of the nose to the corners of the mouth, which is 20 percent smaller.

Cette étude rappelle évidemment les idées développées par Cesare Lombroso dans son ouvrage L’Homme Criminel. En 1876 ce médecin italien affirmait qu’il ressortait de l’étude anthropométrique de 35 crânes d’assassins condamnés et guillotinés certaines caractéristiques communes. Le but étant de pouvoir prévenir le crime en arrêtant préventivement les « criminels nés » disposant de ces caractéristiques morphologiques.

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Avec l’essor de l’intelligence artificielle notamment des techniques d’apprentissage profond (deep learning) et des réseaux de neurones artificiels (Artificial neuronal network) il est évident que ce genre d’étude va se multiplier. Il est très facile de critiquer une étude qui ne porte que sur une centaine ou même des milliers d’individus. Mais la réponse de la société sera peut-être toute autre si une étude portant sur des millions d’individus parvient a déterminer certains traits (aujourd’hui physique, demain génétique?) communs à tous les criminels?

La question n’est plus tant technique que philosophique.

 


Sources: Cornell University Library et The Next Web

Etude complète: Automated Inference on Criminality using Face Images